MEGA 5e paradigme, aperçu

Le hasard joue parfois de drôles de tours. Vendredi dernier, dans le cadre de notre table de découverte, nous devions jouer à Dungeon Crawl Classics. Mais, changement de programme à la dernière minute ! Didier Guiserix, auteur de Mega et ancien rédacteur en chef du magazine Casus Belli, de passage au club, nous propose de jouer à MEGA 5e paradigme. Évidemment, notre table est toute trouvée pour tester le jeu. Nous avons donc décalé notre programmation pour accueillir et découvrir la dernière mouture de ce jeu ancestral.

L’univers

La première publication de Mega fut en 1984. Depuis, les années passées permirent d’enrichir cet univers foisonnant tout au long de ses versions successives dont Valerian, Star Wars, Star Trek, Docteur Who, Men in Black comptent parmi les nombreuses inspirations. Du coup, je ne peux que brosser un petit aperçu de l’univers.

Tout d’abord, MEGA vient de la contraction de MEssager GAlactique, car les joueurs interprètent justement des messagers qui ont la capacité de se déplacer instantanément d’un point à un autre de l’univers… ou d’un autre univers. Cette capacité, appelée transit, n’est possible que via des structures tétraédriques auxquelles les personnages sont harmonisés. Une « tétrathèque » stocke l’intégralité des « copies » sur Norjane, une planète lointaine. Tout le monde appartient à une guilde vieille de 18000 ans au sein d’un univers régenté par la 3e assemblée galactique. Les personnages ont aussi quelques modestes pouvoirs psy qui sont exacerbés s’ils se rendent dans des univers parallèles (télékinésie, télépathie…).

Les messagers galactiques interviennent pour différentes missions dans des contextes variés. Voyez cela comme Star Trek ou Valerian : parfois les planètes ont une technologie primitive, d’autres fois futuriste. Il peut y avoir des extraterrestres ou bien un déplacement dans un univers parallèle donnera l’illusion de voyager dans le passé. Bref, MEGA permet de jouer dans n’importe quel contexte technologique ou historique. Cette volonté est assumée depuis la création du jeu puisqu’il fallait proposer un jeu multifacettes aux Français qui découvraient le jeu de rôle au début des années 80.

J’ai eu une sensation bizarre avec les univers parallèles qui me semblent « jetables ». On a fait une connerie ? Pas grave, c’est juste la merde dans cet univers. Et en même temps, les MEGA font aussi les « voitures-balais » pour corriger les bêtises. Est-ce la faute à une présentation écourtée (l’univers est vaste, il faut du temps pour en parler en détails) ? Ou bien y-a-t-il vraiment cet aspect dans MEGA ? Je ne saurais le dire.

Enfin, les joueurs peuvent incarner de nombreuses professions différentes. Vendredi, je jouais un biocyb, médecin habilité aussi bien à guérir les blessures classiques que des dommages sur des prothèses technologiques. On peut aussi croiser des médians, des escorteurs, des engénieurs (je ne sais pas si c’est une faute ou un type réel de perso), des fouineurs, des moine-chirurgien-combattants, etc.

Le système

Dans MEGA, tous les dés du D4 au D12 sont utiles. Chaque caractéristique ou compétence est chiffrée directement avec un type de dé. Pour réaliser un test de compétence, on doit donc lancer le dé du Talent (=compétence) + le dé du Domaine d’appartenance du talent + le dé du Trait (=caractéristique) approprié. On lance donc deux à trois dés (c’est possible car on peut avoir 0 dans le talent…) dont on fait la somme, la difficulté moyenne se situant autour de 10 (ce qui équivaut à l’espérance mathématique de 3 D6 soit dit en passant).

Les personnages disposent de certaines spécialités qui permettent d’améliorer le type de dé, ou bien de point d’Ardence qui se régénèrent assez vite pour aboutir au même résultat. Il en ressort une difficulté moyenne assez simple à atteindre. Des qualités de réussite (ou d’échec) peuvent s’ajouter selon l’écart par rapport à la difficulté souhaitée. J’ai immédiatement pensé à Earthdawn et ses niveaux qui rendent un peu lourd les lancers de dés. Ensuite, je ne sais pas si c’était propre à la partie de test, j’ai clairement pensé que certains tests étaient inutiles car inintéressants, mais ils nous ont permis d’appréhender progressivement le système et ce fut certainement plus fluide de notre part quand on est entré dans le vif du sujet. Au final, je trouve le système ni léger ni lourd. Il m’a semblé équilibré tout en permettant de s’adapter à une très grande variété de situation (à cause de l’univers qui autorise toute époque et technologie).

Étant donnée la courte durée de la partie, nous n’avons pas vu de nombreux aspects du système, notamment les combats. Comme le système a une tendance simulationniste, je suis tenté de dire que les combats sont probablement un peu longs mais il faudrait que je rejoue pour l’affirmer avec certitude.

Le scénario

Nous avons joué un scénario du kit d’introduction. Dans un univers parallèle, nous accompagnons un ambassadeur culturel sur une station spatiale en orbite autour de la Terre en 1733. Son neveu fait une fugue et nous devons le retrouver le plus vite possible pour des raisons diplomatiques. L’enjeu du scénario est simple, avec une structure narrative linéaire mais laissant aux joueurs une bonne liberté d’action quant à la manière de le résoudre. Il exploite un certain nombre de spécificités du jeu et en cela permet d’en sentir la saveur. Pour moi, il fait le café. Nous étions sans doute un peu trop nombreux (6) à table pour ce scénario qui convient mieux à mon sens pour un groupe de 4 joueurs. Et si on prend un esprit chagrin, il m’a semblé remplir le rôle d’un agent spécial plutôt que d’un messager.

Conclusion

Je ne connaissais pas du tout MEGA, tout juste si j’en avais entendu le nom. Je suis très content d’avoir découvert ce jeu qui me semble en avoir dans le ventre pour de longues campagnes. Par contre, je suis moins fan du système que je trouve légèrement trop lourd à mon goût. J’ai tout de même eu l’impression qu’il y avait une volonté de lisibilité du système autant pour les joueurs que le meneur. En guise de synthèse, je ne suis personnellement ni rebuté ni enthousiasmé par MEGA, certainement la faute à son système et son univers généraliste. J’ai besoin aujourd’hui de propositions ludiques plus précises. MEGA reste néanmoins un jeu bien sympa pour tout joueur qui a envie de voyager sans limites spatiales et temporelles.

Pour aller plus loin :

La page Wikipedia de MEGA

Les retours des joueurs

Un commentaire sur “MEGA 5e paradigme, aperçu

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  1. J’ai toujours trouvé que Mega, dans toutes ses éditions, était un excellent jeu. Mais ça venait surtout des possibilités qu’il offrait, une fois que l’on s’affranchi des premières missions basiques. A mon avis ça fonctionne super bien en « bac à sable », une fois que les joueuses et joueur commencent à comprendre un peu le mode de fonctionnement de ces univers et qu’iels décident de leurs propres missions.
    C’est trés fun, et les règles passent au second plan.

    Aimé par 1 personne

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