Vermine

J’ai eu le plaisir de jouer à Vermine lors d’une campagne étalée sur deux ans. Vermine, c’est un jeu de rôle post-apocalyptique où le monde s’est effondré suite à la montée en puissance (et en taille) de la vermine de toute sorte. Les insectes, les arachnides, les lézards sont devenus géants et constituent une menace sérieuse pour les hommes. Les maladies sont également devenues bien plus redoutables et virulentes. Bref, un cadre très accueillant…

Nous jouions en France, dans le sud-est. Après tout pourquoi pas, et cela change des univers fantastiques dans des contrées inconnues. Le temps du jeu se place dans un futur assez peu éloigné finalement, autour de 2040 environ. Je dois avouer que l’expérience de Vermine fut d’autant plus agréable que le meneur était bon, et illustrateur de surcroît, ce qui nous a fait profiter de dessins géniaux pour accompagner les décors, les PNJ et même nos personnages. Sans oublier le moment mémorable du plan d’une usine chimique désaffectée sur 9 pages A4 !

Les parties gagnent beaucoup à être jouées dans une ambiance de survie. De fait, les personnages sont des survivants dans un monde hostile. La mort survient facilement, partout, au détour de n’importe quel chemin. Je ne compte pas le nombre de fois où nous avons changé nos plans parce qu’un obstacle mortel/insurmontable se dressait devant nous. Vermine se veut mortel et il l’est ! Survivre n’est donc pas un vain mot et fuir est souvent une bonne option.

Le système est basé sur des D10 que l’on jette en plus ou moins grande quantité selon ses compétences. Seuls les valeurs au-dessus de 8 sont intéressantes car chacune d’elle marque un succès. Si le meneur le souhaite, il peut durcir ce palier en demandant des scores au-dessus de 9 seulement. Enfin, le nombre de succès total détermine le degré de réussite et au final si l’action entreprise est couronnée de succès ou échoue. En combat, cette grille était un peu compliquée malgré une aide de jeu réalisée par notre meneur, mais globalement, c’est un système qui tourne bien et est relativement léger. Par contre, comme l’environnement de fait pas de cadeaux, on est toujours en train de gérer le stock de vivres et d’eau, les blessures, les infections, etc. Par exemple, nous avons dû faire face à une épidémie de choléra. Terrible quand le moindre médicament vaut une fortune…

L’adversité est omniprésente : la vermine bien sûr (quand un termite fait la taille d’un chien, imaginez la taille de sa termitière…) mais aussi de nombreuses factions humaines survivantes. Personne n’est tendre car tous sont des survivants qui ont enduré les pires atrocités pour rester en vie. Malgré tout, il est possible de trouver des alliés, des ressources, du commerce, etc. Mais aussi des esclavagistes, des anthropophages, des « adaptés » (des humains qui ont préféré s’allier à la vermine plutôt que l’affronter). Tout cela dans un monde dévasté par une guerre civile et les produits chimiques destinés à éradiquer la vermine.

Au final, le seul paradoxe de ce jeu est de proposer de jouer en mode campagne dans un univers aussi hostile où la survie d’un personnage ne peut guère excéder quelques combats en restant logiques. Mais c’est un jeu et l’aspect ludique outrepasse cette cohérence nécessaire pour proposer des aventures marquantes afin de proposer un cadre unique et original. Vermine propose un style de jeu difficile dans un univers qui l’est encore plus.

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